Intérêt de l’approche micro-nutritionnelle dans l’accompagnement des maladies auto-immunes comme la maladie de Crohn
Édité par : Université des Sciences Fondamentales et Biomédicales – Université de Paris
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Résumé / Abstract
La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI), liée à une hyperactivité du système immunitaire. Bien que son étiologie ne soit pas totalement comprise, il apparaît qu ’un microbiote intestinal dysbiotique est associé au développement et à la persistance de la maladie, cette dysbiose étant associée à une hyperperméabilité intestinale. L’hyperperméabilité serait plutôt la cause de l’auto -immunité que l’inverse. Compte-tenu du fait que certains composés alimentaires peuvent influer sur le niveau de perméabilité des jonctions serrées, influencer le microbiote intestinal ou la fonction immunitaire de la muqueuse, l ’approche micro-nutritionnelle ouvre une voie intéressante pour la stabilisation des maladies auto-immunes. Acides aminés, acides gras oméga-3, vitamine D (bien que données contradictoires), antioxydants, zinc, fibres prébiotiques offrent un certain potent iel, que ce soit pour améliorer la fonction barrière de l’intestin, moduler l’inflammation ou la fonction immunitaire, ou la composition et la fonction du microbiote intestinal. Etant donné le rôle central de la dysbiose dans la maladie de Crohn, on peut présumer que l'introduction de bactéries probiotiques pourrait potentiellement permettre d’évoluer vers un microbiote plus sain. Si la supplémentation en certains probiotiques apporte des bénéfices à court terme, les études montrent que les souches peinent souvent à s’implanter durablement.
Crohn’s disease is a chronic inflammatory bowel disease (IBD), linked to a hyperactivity of immune system. Although its etiology is not fully understood, it appears that a dysbiotic intestinal microbiota is associated with the development and maintenance of the disease. This dysbiosis is associated with a leaky gut, which would rather be the cause of autoimmunity than the opposite. Certain food compounds can influence the level of permeability of tight junctions, the intestinal microbiota, or the immune function of the mucosa. So, micro-nutritional approach offers a complementary route for the stabilization of autoimmune diseases. Amino acids, omega-3 fatty acids, vitamin D (although conflicting data), antioxidants, zinc, prebiotic fiber… present some potential, whether to improve gut barrier function, modulate inflammation, immune function, or the composition and function of gut microbiota. Given the central role of dysbiosis in Crohn's disease, it can be assumed that the introduction of probiotic bacteria could potentially lead to a healthier microbiota. While supplementation with specific probiotics
Introduction
La maladie de Crohn (MC) est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI), dont la
prévalence est en constante augmentation dans de nombreux pays occidentaux, notamment Europe
du Nord et de l’Ouest, et Etats -Unis (1). En France, on recense plus de 120 000 cas, la maladie
pouvant débuter à tout âge (pic de fréquence entre 20 et 30 ans) (2). Elle se caractérise par une inflammation de la paroi du tube digestif, pouvant mener à des lésions et des fistules. Contrairement
-
la rectocolite hémorragique (RCH) qui concerne exclusivement le colon (1), dans la MC, tous les
segments du tube digestif peuvent potentiellement être concernés, de la bouche à l’anus, néanmoins,
l’iléon et le colon sont généralement les plus touchés (2). Selon l’étendue, les zones du tractus
digestif concernées e t l’intensité de l’inflammation, la MC se traduit majoritairement par des diarrhées
pouvant être prolongées, parfois sanglantes, des douleurs abdominales, un amaigrissement, de la
fatigue chronique, voire de la fièvre. Elle évolue par « poussées », d’intensité et fréquence variables,
entrecoupées de périodes de rémission (2).
Etiologie
La MC est décrite comme une réponse inappropriée du système immunitaire face au microbiote, avec composante auto-immune, chez des individus génétiquement prédisposés (1). Bien que son étiologie soit mal comprise, on évoque des causes multifactorielles, incluant la génétique, des facteurs environnementaux, et un déséquilibre du microbiote (dysbiose) (3).
La génétique de l'hôte, tout comme les facteurs environnementaux, influencent la composition et la diversité du microbiote intestinal (4) (Tableau 1). NOD2, codant pour un récepteur qui se lie au muramyldipeptide (MDP) bactérien (constituant du peptidoglycane de la paroi bactérienne), est le premier gène de susceptibilité aux MICI identifié. Chez des souris déficientes en NOD2, il existe une
augmentation de l'abondance relative des Bacteroidetes et une altération du microbiote intestinal (5).
On peut également mentionner le gène FUT2, codant pour la fucosyltransférase 2, enzyme qui
régule l'interaction entre les cellules épithéliales de l’intestin et le microbiote . La perte de FUT2
augmente la sensibilité au développement de la MC, avec une altération de la barrière intestinale et une diminution de la diversité microbienne. Cependant, la susceptibilité génétique expliquerait une
partie seulement du risque de développer la maladie (20%). L’une des hypothèses serait un rôle
additionnel de la régulation épigénétique de l'expression des gènes (4).
Tableau 1. Influence des gènes associés aux MICI sur la composition du microbiote. Source (4).
Importance de la barrière intestinale (intestin grêle)
La barrière intestinale (cf. Figure 1) contribue à limiter l’entrée dans l’organisme d’antigène s externes.
La dysfonction de cette barrière (notamment ouverture des jonctions serrées) peut mener à une hyperperméabilité intestinale, état pathologique qualifié de « leaky gut syndrome » (6). Cet état induit une inflammation au niveau intestinal et dans le tissu extra-intestinal. La translocation de bactéries
commensales dans l’organisme perturbe l’homéostasie immunitaire en induisant de l’inflammation
systémique. Les cytokines, sécrétées par les cellules immunitaires, sont décrites comme des médiateurs impliqués dans la régulation de la fonction barrière intestinale à différents niveaux. Le
TNFα augmente par exemple la perméabilité para-cellulaire en éliminant les claudine-1 des jonctions
serrées, en augmentant l’expression d es claudines-2 et augmentant la dégradation de l’occludine (7).
Récemment, il a été mis en évidence qu’une hyperperméabilité intestinale était déterminante pour le
développement ultérieur de la MC (étude sur cohorte de 1420 sujets de 2007 à 2017) (8).
Figure 1. Illustration de la barrière intestinale chez l’Homme, incluant la barrière physique (épithélium, jonctions serrées, mucus, bactéries commensales), la barrière biochimique (protéines antimicrobiennes (AMPs) et barrière immunologique (lymphocytes et IgA). Les cellules épithéliales intestinales sont organisées en couche unicellulaire, les cellules étant reliées par les jonctions serrées limitant la perméabilité para-cellulaire. Les principales protéines de ces jonctions serrées sont les occludines et claudines. La muqueuse inclut aussi des mucines, des peptides antimicrobiens, et des IgA, secrétés respectivement par les cellules de Goblet, les cellules de Paneth et les plasmocytes. Ces molécules constituent une barrière pour prévenir l’adhésion des microorganismes de la lumière intestinale à l’épithélium. Est également illustrée la translocation microbienne en cas d’hyperperméabilité intestinale. Source (9).
Importance du microbiote
Le profil de microbiote individuel est très diversifié chez l’Homme, mais relativement stable au fil des
ans. De petites perturbations, réversibles, peuvent exister. Sont représentées principalement des
bactéries appartenant aux phyla Bacteroidetes (~15-50%) et Firmicutes (~20-50%), et dans une
moindre mesure Actinobacteria (<5%) et Proteobacteria (<10%) (4). Les proportions décrites peuvent
varier selon les sources : Bacteroidetes (9-42%), Firmicutes (30-52%), Actinobacteria (1-13%), ainsi
que des espèces de Lactobacillus, Streptococcus, et Escherichia coli (3).
De nombreux facteurs de notre style de vie moderne peuvent affecter le profil de microbiote, comme les traitements médicamenteux, les régimes alimentaires riches en glucides raffinés, les aliments
transformés pauvres en fibres fermentescibles, l’abus d’alc ool, le stress chronique, certaines
pathologies… De nombreuses sources soulignent le fait que le régime occidental, riche en graisses
saturées et pauvre en fibres, induit une dysbiose, perturbant l’homéostasie intestinale, et promouvant
l’inflammation, qui va à son tour influencer la composition et la fonction du microbiote intestinal (10).
Il existe diverses théories pour expliquer l’implication du microbiote dans la genèse des MICI, dont
l’infection longue par une espèce path ogène (Escherichia coli adhérente invasive, AIEC par exemple)
puis une translocation bactérienne importante et la transformation d’un microbiote équilibré en
microbiote dysbiotique (3). Certains microorganismes, comme des espèces de levures, ou
Salmonella sp., Giardia sp., Yersinia sp., Helicobacter pylori, Blastocystis hominis , Shigella sp., et
autres pathogènes, peuvent aussi altérer l’intégrité de la muqueuse intestinale (11).
On observe en premier lieu chez les patients atteints de Crohn une baisse drastique de la diversité du microbiote, ainsi que des métabolites microbiens associés, vs des sujets sains. En particulier, une
diminution de l’abondance des Firmicutes, dont Faecalibacterium prausnitzii , associée à une
augmentation parallèle des Protéobactéries, Actinobactéries et certaines Entérobactéries (3). On
note aussi l’apparition de Fusobacterium et une diminution des Clostridia cluster IV ou des bactéries
anaérobies (4). Il existe ainsi une dominante de microorganismes potentiellement pro-inflammatoires,
vs ceux anti-inflammatoires. F. prausnitzii, par exemple, produit une molécule anti-inflammatoire qui
inhibe la voie de signalisation NF-kB jouant un rôle important dans les réponses immune et
inflammatoire (3). F. prausnitzii est aussi producteur de butyrate (10) , tout comme d’autres bactéries
du phylum des Firmicutes (3) . Or, les AGCC sont la principale source d’énergie des colonocytes,
contribuant à une muqueuse intestinale de qualité. Une production moindre d’AGCC pourrait ainsi
mener à l’inflammation et à une perméabilité intestinale accrue, caractéristiques des MICI.
Chez les patients atteints de MC, la dysbiose intestinale est associée à une hyperperméabilité
intestinale (3) . Les recherches menées jusqu’alors suggèrent que l’hyperperméabilité est plutôt la
cause de l’auto-immunité que l’inverse (Figure 2) (12).
Figure 2. Mécanismes potentiels expliquant comment une hyperperméabilité intestinale pourrait mener à l’auto-immunité. La perte de l’intégrité de la muqueuse intestinale est associée à une dysbiose microbienne, ce qui pourrait engendrer des modifications épigénétiques des protéines du soi et de la sensibilité des récepteurs PRR. Les signaux de danger accrus liés à la dysbiose provoquent une réponse des cellules immunitaires, augmentant le niveau de cytokines pro-inflammatoires telles que TNFα, IFNγ, IL-1, IL-17, IL-6, et IL-13. Source (12).
La dysbiose intestinale induirait alors des modifications épigénétiques qui peuvent réguler à la
hausse l’expression des TLR sur les cellules présentatrices d’antigène, et déséquilibrer la production
de lymphocytes T. De la même façon, la dysbiose peut induire des modifications post- traductionnelles des protéines, créant de nouveaux antigènes sur les protéines du soi, qui seront
reconnus par les cellules immunitaires comme des auto-antigènes, provoquant ainsi l’auto -immunité
(12). La normalisation du microbiote et/ou de ses métabolites pourrait donc offrir une voie
thérapeutique contre les maladies auto- immunes, par la régulation de l’épigénome de l’hôte. De plus,
la dysbiose induite par une hyperperméabilité intestinale crée un environnement inflammatoire qui
peut mener à de nombreuses conditions d’auto-immunité (12).
Approche nutritionnelle
L’approche nutritionnelle de la MC repose souvent sur un régime alimentaire pauvre en FODMAPS
(Fermentable Oligosaccharides, Disaccharides, Monosaccharides, and Polyols). Bien que de nombreuses sources décrivent une réduction potentielle des douleurs abdominales, des diarrhées et ballonnements, ce régime induit une réduction des apports en prébiotiques, ce qui peut affecter
négativement la composition du microbiote intestinal, diminuant l’abondance des espèces de
Bifidobacterium et de F. prausnitzii, qui utilisent ces prébiotiques pour la production d’AGCC (Tableau
-
. De même, d’autres régimes d’éviction (sans lactose ou sans gluten) perturbent également la
diversité microbienne (3). Ainsi, bien que réduisant les symptômes gastro-intestinaux, le régime sans
gluten induit une diminution de l’abondance des Bifidobacterium et des Lactobacillus, ainsi que de
F.prausnitzii, et à l’in verse, une augmentation des Entérobactéries et E.coli. Ces deux effets associés
peuvent donc avoir un effet pro-inflammatoire et un effet négatif sur la muqueuse intestinale.
Tableau 2. Vue synthétique des effets de différentes approches nutritionnelles sur le microbiote intestinal. Source (3).
Le régime cétogène, caractérisé par un apport très faible en glucides (<50 g par jour, soit 5 à 10% de
l’apport énergétique journalier) et un apport réduit en prébiotiques, induit une augmentation de
l’abondance des Akkermansia et Parabacteroides, aux effets pro-inflammatoires (3). La diminution
des fibres prébiotiques dans ce type de régime engendre les mêmes travers qu’avec le régime
pauvre en FODMAPS. De plus, l’apport accru en protéines animales, plus particulièrement de viande
rouge, induit une augmentation des Bacteroides, Alistipes, et Bilophila, également pro-
inflammatoires, et des bactéries sulfito- réductrices productrices d’H 2S. Les protéines végétales (pois)
ou de lactosérum n’ont pas ces mêmes effets , avec à l’inverse une augmentation des Bifidobacterium
et Lactobacillus. L’apport accru de matières grasses dans ce type de diète influence également le
microbiote, les acides gras trans et les AGS contribuant le plus à l’effet pro-inflammatoire.
Une étude chez la souris DSS (modèle d’inflammation induite par le Dextran Sodium Sulfate) a
montré qu’un FMD (Fasting Mimicking Diet) de 4 jours réduisait l’inflammation intestinale, stimulait la
flore protectrice de l’intestin (Bifidobactéries), et ré versait l’inflammation induite par le DSS (le jeûne
hydrique réduisant uniquement les marqueurs d’inflammation et non la pathologie) (13).
Approche micro-nutritionnelle
Différents composés alimentaires peuvent influer sur le niveau de perméabilité des jonctions serrées
(Tableau 3). Différents modèles animaux de colites ont également permis d’identifi er des composés
permettant de prévenir ou au contraire de favoriser l’inflammation intestinale ( Figure 3). Ceux-ci
influencent le microbiote intestinal, la fonction barrière de la muqueuse, ou la fonction immunitaire de
la muqueuse, tous modulant la susceptibilité à l’inflammation intestinale (10).
Acides aminés : La supplémentation en certains acides aminés, comme la glutamine, le
tryptophane, l’arginine, la glycine et l’histidine, atténuent l’inflammation intestinale en modulant l’immunité de la muqueuse ou le microbiote intestinal dans des modèles de colites chez les rongeurs
(14) (15) (16) (17) (18).
De nombreuses études relatent notamment l’intérêt de la glutamine, première source d’acides
aminés pour la muqueuse intestinale (seuls quelques exemples sont mentionnés ici). On note une amélioration de la fonction de la barrière intestinale chez les patients soumis à un fort stress ou dans des modèles animaux (7). Une étude clinique randomisée en double aveugle contre placebo, sur 8
semaines, a étudié l'efficacité et l'innocuité d’une supplémentation orale en glutamine à la dose de
5g/jour chez des patients ayant développé un syndrome du côlon irritable avec une perméabilité intestinale accrue post infection entérique. Il a été observé une amélioration significative de tous les
principaux critères d’évaluation du SII chez le groupe glutamine. L’hyperperméabilité intestinale était
également normalisée (19). Une autre étude clinique chez des patients Crohn en rémission avec
perméabilité intestinale anormale a montré que la perméabilité intestinale était améliorée avec une supplémentation en glutamine à la dose de 0,5g/kg/jour pendant 2 mois (20).
Néanmoins, les bénéfices restent controversés, d’autres études n’ayant pas mis en évidence de
bénéfices (par exemple étude pédiatrique sur 18 enfants avec MC active et régime alimentaire riche en glutamine (48% des acides aminés respectivement) (21) ou étude sur 4 semaines sur sujets avec MC et une supplémentation en glutamine à la dose de 7 g 3 fois par jour) (22)).
Le tryptophane réduit également la perméabilité intestinale de façon dose-dépendante, même si le
mécanisme moléculaire n’est pas élucidé (7). Il est entre autres précurseur de la kynurénine,
régulateur clé de l'immunité et de l'inflammation, impliqué dans l'immunité adaptative et la fonction barrière de la muqueuse (23).
La réponse inflammatoire peut aussi être modulée par la taurine, qui exerce des effets anti-
inflammatoires à la fois in vivo et in vitro (7).
Tableau 3. Effets de composants alimentaires sur la perméabilité intestinale. Source (7)
Figure 3. Rôles de nutriments et aliments dans la pathogénèse de l’inflammation du tractus digestif. Source (10).
Lipides : Des études suggèrent que la consommation d'acides gras polyinsaturés (AGPI) de la
série oméga-3 aurait un rôle protecteur dans les maladies inflammatoires de l'intestin. Dans des
modèles animaux de colite expérimentale, les rats nourris avec de l ’huile de sauge (oméga -3
végétaux) présentaient une plus faible inflammation et une meilleure réparation de la muqueuse intestinale que ceux supplémentés en huile de maïs ou même huile de poisson (24).
Des études de cohorte de vaste ampleur, telles que l’étude EPIC (European Prospective Investigation in Cancer and Nutrition) ou la NHS (Nurses’ Health Study) ont aussi démontré qu’une
augmentation des apports alimentaires en DHA était associée à un risque plus faible de développer
une MC (10) . A l’inverse, Lam et al. (25) ont montré qu’un régime riche en lipides saturés diminuait
de 75% la proportion de Lactobacillus (probiotique), mais augmentait celle de Oscillobacter de 279%
dans le microbiote fécal. Les résultats (paramètres d’inflammation, non détaillés ici) suggèrent que c e
régime indu it des changements métaboliques qui altèrent la fonction barrière de l’intestin, reflétée par
une diminution de la résistance transépithéliale et de l’expression de l’ARNm de ZO -1 dans le colon
proximal. D’autres études sur modèles animaux ont montré que la consommation d’AGS laitiers
modifiait la composition des acides biliaires. Ceci permettrait aux bactéries sulfito-réductrices comme
VDR ont montré que le gène CLDN2 était une cible directe du facteur de transcription VDR. Or, un niveau élevé de protéine Claudine 2 est associé à une fonction barrière plus faible et aux MICI (28).
L’acide rétinoïque, métabolite de la vitamine A, permet d’augmenter l’abondance relative de
Lactobacillus spp. dans l’intestin. Il renforce également la fonction des cellules épithéliales in vitro et
en l’absence de bactéries probiotiques. L’acide rétinoïque pourrait aussi atténuer la sévérité des MICI
via divers mécanismes de régulation du système immunitaire (12).
Fibres et prébiotiques : Les fibres alimentaires constituent la principale source d’énergie pour les
bactéries du colon, influant donc la composition et la fonction du microbiote intestinal (Figure 4).
Figure 4. Rôles de l’interaction régime alimentaire-microbiote sur l’homéostasie intestinale et l’inflammation. Source (10).
Leur fermentation en conditions anaérobies génère des AGCC (acétate, propionate et butyrate). Comme évoqué précédemment, le butyrate est la principale source d'énergie des cellules épithéliales intestinales (Figure 5) (29). Il module positivement la fonction mitochondriale, entraînant une
augmentation de la consommation d'O 2 des cellules épithéliales du côlon. De fait, la concentration en
O2 dans le tractus intestinal diminue, ce qui permet la prolifération des bactéries anaérobies
obligatoires, comme les Firmicutes produisant du butyrate. Comme déjà évoqué, il existe dans la MC
une diminution des bactéries productrices de butyrate, telles que F. prausnitzii, Clostridium clusters
IV et XIVa, et une diminution de la concentration de butyrate dans le microbiote intestinal (29). Le butyrate régule l'intégrité des jonctions serrées épithéliales et la sécrétion de mucus, améliorant ainsi la fonction barrière de la muqueuse (30) (31). Le butyrate est également connu pour réguler
épigénétiquement l'expression des gènes en inhibant les histones désacétylases (10) (29) . D’autres
AGCC, comme les acides acétique et propionique, augmentent la TER et diminuent la perméabilité intestinale dans le colon chez le rat et sur cellules intestinales (7). Paray et al reportent que les AGCC SCFA peuvent inhiber les histone désacétylases (HDACC), réduire la production de cytokines par les neutrophiles et les macrophages, et augmenter la production de mucus en modulant la transcription des gènes de la mucine dans les cellules caliciformes (11). Un régime alimentaire pauvre en fibres diminue la diversité microbienne et la production d'AGCC, mais déplace également le métabolisme microbien intestinal vers l'utilisation de substrats moins favorables, avec propagation
des bactéries consommatrices de mucine, constituant du mucus, comme A. muciniphila (10) (32).
Chez des patients présentant une colite ulcéreuse, la supplémentation en prébiotiques comme
l’oligofructose (FOS) enrichi en inuline est associé à une réduction de l’état inflammatoire reflété
par le taux de calprotectine fécale (33). A noter que les FOS seuls seraient inefficaces.
Figure 5. Fonction du butyrate dans la muqueuse intestinale. Source (29). Le butyrate, majoritairement produit dans le tractus
intestinal par des bactéries du phylum Firmicutes par fermentation de fibres alimentaires dans des conditions anaérobies, contribue au maintien de l'homéostasie intestinale via divers mécanismes. Il constitue la principale source d'énergie des cellules épithéliales intestinales. (1) Le genre Clostridium promeut la différenciation et la prolifération des Treg en augmentant la production de TGFβ par les cellules épithéliales intestinales ; (2) Le butyrate augmente la production d’IL-10, cytokine anti-inflammatoire, par les macrophages et les cellules dendritiques ; et (3) le butyrate régule à la hausse l'acétylation de l'histone H3 dans les régions régulatrices du gène Foxp3 (marqueur des Treg, essentiel pour l'acquisition de propriétés régulatrices par les lymphocytes TCD4+CD25+) et promeut la différenciation des LT CD4+ naïfs en lymphocytes Treg.
Probiotiques : Etant donné le rôle central de la dysbiose dans la maladie de Crohn, l'introduction de
bactéries probiotiques pourrait potentiellement permettre d’évoluer vers un microbiote plus sain.
Des probiotiques tels que Lactobacillus GG , des bifidobactéries et la levure S. boulardii ont montré
une efficacité dans les MICI (1) . Une étude chez l’Homme avec le probiotique E.coli Nissle 1917 a
montré une efficacité comparable à la mésalazine (traitement de référence dans la maladie de Crohn) dans la rémission de patients avec colite ulcéreuse (34). Une méta-analyse de Mardini et Grigorian (35), indique que l'un des compléments probiotiques les plus prometteurs est le VSL#3, association de 8 souches bactériennes qui réduit de façon significative la gravité de la maladie et permet une rémission des patients atteints (dose de 3.6 × 1012 CFU/jour). Bibiloni et al. Indiquent une efficacité du probiotique même chez les patients résistants au traitement conventionnel (taux de
rémission de 77% sans effets secondaires indésirables) (36) . Cependant, l’implantation des
probiotiques est souvent mauvaise, comme en témoigne parfois l'absence de probiotiques
détectables (ici B.longum AH1206) chez une majorité de sujets 2 semaines après l'arrêt de la prise
(étude réalisée avec) (37). Des revues Cochrane publiées en 2006 (38) et 2020 (39) indiquent par
ailleurs qu’il n’existe aucune preuve suggérant que les probiotiques sont bénéfiques pour le maintien
de la rémission de la maladie de Crohn (études avec E. coli Nissle, ou Lactobacillus GG pour la
méta-analyse de 2006, et Lactobacillus rhamnosus GG ou symbiotique à base de Bifidobacterium
longum et d’un supplément commercial pour la revue de 2020). A noter que ces méta -analyses
portaient sur des études avec un faible nombre de patients. Si les probiotiques pris par voie orale
peinent à s’implanter de façon durable dans l’intestin, la transplantation fécale est quant à elle
souvent décrite comme permettant d’améliorer durablement la composition du microbiote (1) (40).
Antioxydants : Certaines substances naturelles, comme les flavonoïdes, les terpénoïdes ou les
acides phénoliques , pourraient apporter des bénéfices dans les maladies inflammatoires auto-
immunes, y compris la maladie de Crohn. L ’administration de quercitrine (flavonol) diminue
l’inflammation et la translocation bactérienne (effet significatif à la dose de 5 mg/kg/j p ar lavage
gastrique dans modèle de souris DSS) (41). On observe une diminution significative de la douleur
viscérale avec l’administration de quercétine par voie orale chez un modèle de rat PI-IBS (post-
inflammatory IBS) (5, 10, et 20 mg/kg pendant 14 jours) (42) Cet effet analgésique serait lié à une
réduction de la disponibilité de la 5-HT (5-hydroxytryptamine) dans le colon, par réduction de son
transporteur. Le resvératrol induit une diminution des cytokines inflammatoires et du TGF- β1 dans
un modèle de souris Crohn (43). L’EGCG (epigallocatechin gallate), catéchine la plus abondante et la
plus puissante du thé vert, atténue les manifestations cliniques de Crohn chez la souris DSS (doses
de 20 mg/kg/j et 50 mg/kg/j) (44) . L’EGCG a aussi amélioré la perméabilité intestinale et l’aspect
histopathologique. Les résultats concernant la curcumine sont quant à eux contradictoires. La
curcumine sous forme hautement biodisponible (microparticules en suspension colloïdale) aurait une efficacité clinique et endoscopique significative chez des patients avec un Crohn moyen à modéré
(45). Mais une autre étude indique que la curcumine par voie orale n’ est pas plus efficace que le
placebo sur la récurrence des crises chez les patients atteints de Crohn après chirurgie (46).
Minéraux : L’étude NHS a également démontré que les apports en Zinc étaient inversement corrélés
avec le risque de développer la maladie (10). Un manque de zinc augmentant la perméabilité intestinale en réduisant le TER et modifiant l'expression des filaments de ZO-1, d'occludine et de F- actine (7), les apports devront être contrôlés.
Autres : Le gène fut2 étant identifié comme un locus à risque pour le développement d’une maladie
de Crohn, une supplémentation en fucosyllactose devra être envisagée en cas de sujet FUT2 non sécréteur. En effet, une déficience en cette enzyme altère la composition du microbiote intestinal en
modifiant soit l’adhésion microbienne et/ou l’utilisation des glycanes de l’hôte (les protéines MUC2
sont fucosylées), menant potentiellement à une dysbiose (47).
La méthylation des histones étant liée au métabolisme de contrôle des cytokines (la triméthylation
de l’histone H3 affecte les fonctions des cytokines et la réponse immu nitaire épithéliale), on peut
présumer que tous les micronutriments importants pour un bon fonctionnement du cycle de la SAM
seront nécessaires (vitamines B2, B6, B9, B12…).
Conclusion
L’étude bibliographique montre que les données sont nombreuses, et pa rfois contradictoires.
Néanmoins, l’amélioration du microbiote intestinal semble clé, une dysbiose étant associée à une
hyperperméabilité intestinale qui serait la cause de l’auto -immunité. Dès lors, les micronutriments
pouvant influer sur le niveau de perméabilité des jonctions serrées, influencer le microbiote intestinal,
ou la fonction immunitaire de la muqueuse, représentent une piste intéressante pour la stabilisation de cette pathologie. En synthèse, en Figure 6 une représentation des explorations analytiques présentant un intérêt, et des actions correctives associées.
Figure 6. Schéma récapitulatif de l’accompagnement micro-nutritionnel de la maladie de Crohn
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