Intérêt de l’approche micro-nutritionnelle dans l’accompagnement des maladies auto-immunes comme la maladie de Crohn

Édité par : Université des Sciences Fondamentales et Biomédicales – Université de Paris

Date de sortie : 1 décembre, 2024
Date de diffusion :

Auteur(s) :

Auteur 3
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Auteur 1
Bulletin n°7
Septembre - novembre
2025
Intérêt de l’approche micro-nutritionnelle dans l’accompagnement des maladies auto-immunes comme la maladie de Crohn
Article 3
Article 1
Bonjour tout le monde !

Résumé / Abstract

La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI), liée à une hyperactivité du système immunitaire. Bien que son étiologie ne soit pas totalement comprise, il apparaît qu ’un microbiote intestinal dysbiotique est associé au développement et à la persistance de la maladie, cette dysbiose étant associée à une hyperperméabilité intestinale. L’hyperperméabilité serait plutôt la cause de l’auto -immunité que l’inverse.    Compte-tenu du fait que certains composés alimentaires peuvent influer sur le niveau de perméabilité des jonctions serrées, influencer le microbiote intestinal ou la fonction immunitaire de la muqueuse, l ’approche micro-nutritionnelle ouvre une voie intéressante pour la stabilisation des maladies auto-immunes. Acides aminés,    acides    gras    oméga-3,    vitamine    D    (bien    que    données    contradictoires),    antioxydants,    zinc,    fibres prébiotiques offrent un certain potent iel, que ce soit pour améliorer la fonction barrière de l’intestin, moduler l’inflammation ou la fonction immunitaire, ou la composition et la fonction du microbiote intestinal. Etant donné le rôle central de la dysbiose dans la maladie de Crohn, on peut présumer que l'introduction de bactéries probiotiques pourrait potentiellement permettre d’évoluer vers un microbiote plus sain. Si    la supplémentation en certains probiotiques apporte des bénéfices à court terme, les études montrent que les souches peinent souvent à s’implanter durablement.

Crohn’s disease is a chronic inflammatory bowel disease (IBD), linked to a hyperactivity of immune system. Although its etiology is not fully understood, it appears that a dysbiotic intestinal microbiota is associated with the development and maintenance of the disease. This dysbiosis is associated with a leaky gut, which would rather be the cause of autoimmunity than the opposite. Certain food compounds can influence the level of permeability of tight junctions, the intestinal microbiota, or the immune function of the mucosa. So, micro-nutritional approach offers a complementary route for the stabilization of autoimmune diseases. Amino acids, omega-3 fatty acids, vitamin D (although conflicting data), antioxidants, zinc, prebiotic fiber… present some potential, whether to improve gut barrier function, modulate inflammation, immune function,    or the composition and function of gut microbiota.  Given the central role of dysbiosis in Crohn's disease, it can be assumed that the introduction of probiotic bacteria could potentially lead to a healthier microbiota. While supplementation with specific probiotics

Introduction   

La maladie de Crohn (MC) est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI), dont la

prévalence est en constante augmentation dans de nombreux pays occidentaux, notamment Europe

du Nord et de l’Ouest, et Etats -Unis (1). En France, on recense plus de 120 000 cas, la maladie

pouvant débuter à tout âge (pic de fréquence entre 20 et 30 ans) (2). Elle se caractérise par une inflammation de la paroi du tube digestif, pouvant mener à des lésions et des fistules. Contrairement

  • la rectocolite hémorragique (RCH) qui concerne exclusivement le colon (1), dans la MC, tous les

segments du tube digestif peuvent potentiellement être concernés, de la bouche à l’anus, néanmoins,

l’iléon et le colon sont généralement les plus touchés (2). Selon l’étendue, les zones du tractus

digestif concernées e t l’intensité de l’inflammation, la MC se traduit majoritairement par des diarrhées

pouvant être prolongées, parfois sanglantes, des douleurs abdominales, un amaigrissement, de la

fatigue chronique, voire de la fièvre. Elle évolue par « poussées », d’intensité et fréquence variables,

entrecoupées de périodes de rémission (2).   

Etiologie   

La MC est décrite comme une réponse inappropriée du système immunitaire face au microbiote, avec composante auto-immune, chez des individus génétiquement prédisposés (1). Bien que son étiologie    soit    mal    comprise,    on    évoque    des    causes    multifactorielles,    incluant    la    génétique,    des facteurs environnementaux, et un déséquilibre du microbiote (dysbiose) (3).   

La génétique de l'hôte, tout comme les facteurs environnementaux, influencent la composition et la diversité du microbiote intestinal (4) (Tableau 1). NOD2, codant pour un récepteur qui se lie au muramyldipeptide (MDP) bactérien (constituant du peptidoglycane de la paroi bactérienne), est le premier gène de susceptibilité aux MICI identifié. Chez des souris déficientes en NOD2, il existe une

augmentation de l'abondance relative des Bacteroidetes et une altération du microbiote intestinal (5).

On peut également mentionner le gène FUT2, codant pour la fucosyltransférase 2, enzyme qui

régule l'interaction entre les cellules épithéliales de l’intestin et le microbiote . La perte de FUT2

augmente la sensibilité au développement de la MC, avec une altération de la barrière intestinale et une diminution de la diversité microbienne. Cependant, la susceptibilité génétique expliquerait une

partie seulement du risque de développer la maladie (20%). L’une des hypothèses serait un rôle

additionnel de la régulation épigénétique de l'expression des gènes (4).   

Tableau 1. Influence des gènes associés aux MICI sur la composition du microbiote. Source (4).   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Importance de la barrière intestinale (intestin grêle)

La barrière intestinale (cf. Figure 1) contribue à limiter l’entrée dans l’organisme d’antigène s externes.

La dysfonction de cette barrière (notamment ouverture des jonctions serrées) peut mener à une hyperperméabilité intestinale, état pathologique qualifié de « leaky gut syndrome » (6). Cet état induit une inflammation au niveau intestinal et dans le tissu extra-intestinal. La translocation de bactéries

commensales dans l’organisme perturbe l’homéostasie immunitaire en induisant de l’inflammation

systémique.    Les    cytokines,    sécrétées    par    les    cellules    immunitaires,    sont    décrites    comme    des médiateurs impliqués dans la régulation de la fonction barrière intestinale à différents niveaux. Le

TNFα augmente par exemple la perméabilité para-cellulaire en éliminant les claudine-1 des jonctions

serrées, en augmentant l’expression d es claudines-2 et augmentant la dégradation de l’occludine (7).

Récemment, il a été mis en évidence qu’une hyperperméabilité intestinale était déterminante pour le

développement ultérieur de la MC (étude sur cohorte de 1420 sujets de 2007 à 2017) (8).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Figure 1. Illustration de la barrière intestinale chez l’Homme, incluant la barrière physique (épithélium, jonctions serrées, mucus, bactéries commensales), la barrière biochimique (protéines antimicrobiennes (AMPs) et barrière immunologique (lymphocytes et IgA). Les cellules épithéliales intestinales sont organisées en couche unicellulaire, les cellules étant reliées par les jonctions serrées limitant la perméabilité para-cellulaire. Les principales protéines de ces jonctions serrées sont les occludines et claudines. La muqueuse inclut aussi des mucines, des peptides antimicrobiens, et des IgA, secrétés respectivement par les cellules de Goblet, les cellules de Paneth et les plasmocytes. Ces molécules constituent une barrière pour prévenir l’adhésion des microorganismes de la lumière intestinale à l’épithélium. Est également illustrée la translocation microbienne en cas d’hyperperméabilité intestinale. Source (9).     

Importance du microbiote   

Le profil de microbiote individuel est très diversifié chez l’Homme, mais relativement stable au fil des

ans. De petites perturbations, réversibles, peuvent exister. Sont représentées principalement des

bactéries appartenant aux phyla Bacteroidetes (~15-50%) et Firmicutes (~20-50%), et dans une

moindre mesure Actinobacteria (<5%) et Proteobacteria (<10%) (4). Les proportions décrites peuvent

varier selon les sources : Bacteroidetes (9-42%), Firmicutes (30-52%), Actinobacteria (1-13%), ainsi

que des espèces de Lactobacillus, Streptococcus, et Escherichia coli (3).   

De nombreux facteurs de notre style de vie moderne peuvent affecter le profil de microbiote, comme les traitements médicamenteux, les régimes alimentaires riches en glucides raffinés, les aliments

transformés pauvres en fibres fermentescibles, l’abus d’alc ool,    le    stress    chronique,    certaines

pathologies… De nombreuses sources soulignent le fait que le régime occidental, riche en graisses

saturées et pauvre en fibres, induit une dysbiose, perturbant l’homéostasie intestinale, et promouvant

l’inflammation, qui va à son tour influencer la composition et la fonction du microbiote intestinal (10).   

Il existe diverses théories pour expliquer l’implication du microbiote dans la genèse des MICI, dont

l’infection longue par une espèce path ogène (Escherichia coli adhérente invasive, AIEC par exemple)

puis une translocation bactérienne importante et la transformation d’un microbiote équilibré en

microbiote    dysbiotique    (3).    Certains    microorganismes,    comme    des    espèces    de    levures,    ou

Salmonella sp., Giardia sp., Yersinia sp., Helicobacter pylori, Blastocystis hominis , Shigella sp., et

autres pathogènes, peuvent aussi altérer l’intégrité de la muqueuse intestinale (11).   

On observe en premier lieu chez les patients atteints de Crohn une baisse drastique de la diversité du microbiote, ainsi que des métabolites microbiens associés, vs des sujets sains. En particulier, une

diminution de l’abondance des Firmicutes, dont Faecalibacterium prausnitzii ,    associée    à    une

augmentation parallèle des Protéobactéries, Actinobactéries et certaines Entérobactéries    (3). On

note aussi l’apparition de Fusobacterium et une diminution des Clostridia cluster IV ou des bactéries

anaérobies (4). Il existe ainsi une dominante de microorganismes potentiellement pro-inflammatoires,

vs ceux anti-inflammatoires. F. prausnitzii, par exemple, produit une molécule anti-inflammatoire qui

inhibe    la    voie    de    signalisation    NF-kB    jouant    un    rôle    important    dans    les    réponses    immune    et

inflammatoire (3). F. prausnitzii est aussi producteur de butyrate (10) , tout comme d’autres bactéries

du phylum des Firmicutes (3) . Or, les AGCC sont la principale source d’énergie des colonocytes,

contribuant à une muqueuse intestinale de qualité. Une production moindre d’AGCC pourrait ainsi

mener à l’inflammation et à une perméabilité intestinale accrue, caractéristiques des MICI.   

Chez    les    patients    atteints    de    MC,    la    dysbiose    intestinale    est    associée    à    une    hyperperméabilité

intestinale (3) . Les recherches menées jusqu’alors suggèrent que l’hyperperméabilité est plutôt la

cause de l’auto-immunité que l’inverse (Figure 2) (12).   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Figure 2. Mécanismes potentiels expliquant comment une hyperperméabilité intestinale pourrait mener à l’auto-immunité. La perte de l’intégrité de la muqueuse intestinale est associée à une dysbiose microbienne, ce qui pourrait engendrer des modifications épigénétiques des protéines du soi et de la sensibilité des récepteurs PRR. Les signaux de danger accrus liés à la dysbiose provoquent une réponse des cellules immunitaires, augmentant le niveau de cytokines pro-inflammatoires telles que TNFα, IFNγ, IL-1, IL-17, IL-6, et IL-13. Source (12).

La    dysbiose    intestinale    induirait    alors    des    modifications    épigénétiques    qui    peuvent    réguler    à    la

hausse l’expression des TLR sur les cellules présentatrices d’antigène, et déséquilibrer la production

de    lymphocytes    T.    De    la    même    façon,    la    dysbiose    peut    induire    des    modifications    post- traductionnelles des protéines, créant de nouveaux antigènes sur les protéines du soi, qui seront

reconnus par les cellules immunitaires comme des auto-antigènes, provoquant ainsi l’auto -immunité

(12).    La    normalisation    du    microbiote    et/ou    de    ses    métabolites    pourrait    donc    offrir    une    voie

thérapeutique contre les maladies auto- immunes, par la régulation de l’épigénome de l’hôte. De plus,

la dysbiose induite par une hyperperméabilité intestinale crée un environnement inflammatoire qui

peut mener à de nombreuses conditions d’auto-immunité (12).   

Approche nutritionnelle   

L’approche nutritionnelle de la MC repose souvent sur un régime alimentaire pauvre en FODMAPS

(Fermentable    Oligosaccharides,    Disaccharides,    Monosaccharides,    and    Polyols).    Bien    que    de nombreuses sources décrivent une réduction potentielle des douleurs abdominales, des diarrhées et ballonnements, ce régime induit une réduction des apports en prébiotiques, ce qui peut affecter

négativement la composition du microbiote intestinal, diminuant l’abondance des espèces de

Bifidobacterium et de F. prausnitzii, qui utilisent ces prébiotiques pour la production d’AGCC (Tableau

  1. . De même, d’autres régimes d’éviction (sans lactose ou sans gluten) perturbent également la

diversité microbienne (3). Ainsi, bien que réduisant les symptômes gastro-intestinaux, le régime sans

gluten induit une diminution de l’abondance des Bifidobacterium et des Lactobacillus, ainsi que de

F.prausnitzii, et à l’in verse, une augmentation des Entérobactéries et E.coli. Ces deux effets associés

peuvent donc avoir un effet pro-inflammatoire et un effet négatif sur la muqueuse intestinale.   

Tableau 2. Vue synthétique des effets de différentes approches nutritionnelles sur le microbiote intestinal. Source (3).   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le régime cétogène, caractérisé par un apport très faible en glucides (<50 g par jour, soit 5 à 10% de

l’apport énergétique journalier) et un apport réduit en prébiotiques, induit une augmentation de

l’abondance des Akkermansia et Parabacteroides, aux effets pro-inflammatoires (3). La diminution

des fibres prébiotiques dans ce type de régime engendre les mêmes travers qu’avec le régime

pauvre en FODMAPS. De plus, l’apport accru en protéines animales, plus particulièrement de viande

rouge,    induit    une    augmentation    des Bacteroides, Alistipes, et Bilophila, également    pro-

inflammatoires, et des bactéries sulfito- réductrices productrices d’H 2S. Les protéines végétales (pois)

ou de lactosérum n’ont pas ces mêmes effets , avec à l’inverse une augmentation des Bifidobacterium

et Lactobacillus. L’apport accru de matières grasses dans ce type de diète influence également le

microbiote, les acides gras trans et les AGS contribuant le plus à l’effet pro-inflammatoire.   

Une étude chez la souris DSS (modèle d’inflammation induite par le Dextran Sodium Sulfate) a

montré qu’un FMD (Fasting Mimicking Diet) de 4 jours réduisait l’inflammation intestinale, stimulait la

flore protectrice de l’intestin (Bifidobactéries), et ré versait l’inflammation induite par le DSS (le jeûne

hydrique réduisant uniquement les marqueurs d’inflammation et non la pathologie) (13).   

Approche micro-nutritionnelle   

Différents composés alimentaires peuvent influer sur le niveau de perméabilité des jonctions serrées

(Tableau 3). Différents modèles animaux de colites ont également permis d’identifi er des composés

permettant de prévenir ou au contraire de favoriser l’inflammation intestinale ( Figure 3). Ceux-ci

influencent le microbiote intestinal, la fonction barrière de la muqueuse, ou la fonction immunitaire de

la muqueuse, tous modulant la susceptibilité à l’inflammation intestinale (10).

Acides aminés : La    supplémentation    en    certains    acides    aminés,    comme    la    glutamine,    le

tryptophane, l’arginine, la glycine et l’histidine, atténuent l’inflammation intestinale en modulant l’immunité de la muqueuse ou le microbiote intestinal dans des modèles de colites chez les rongeurs

(14) (15) (16) (17) (18).   

De nombreuses études relatent notamment l’intérêt de la glutamine,    première    source d’acides

aminés pour la muqueuse intestinale (seuls quelques exemples sont mentionnés ici). On note une amélioration de la fonction de la barrière intestinale chez les patients soumis à un fort stress ou dans des modèles animaux (7). Une étude clinique randomisée en double aveugle contre placebo, sur 8

semaines, a étudié l'efficacité et l'innocuité d’une supplémentation orale en glutamine à la dose de

5g/jour chez des patients ayant développé un syndrome du côlon irritable avec une perméabilité intestinale accrue post infection entérique. Il a été observé une amélioration significative de tous les

principaux critères d’évaluation du SII chez le groupe glutamine. L’hyperperméabilité intestinale était

également normalisée (19). Une autre étude clinique chez des patients Crohn en rémission avec

perméabilité intestinale anormale a montré que la perméabilité intestinale était améliorée avec une supplémentation en glutamine à la dose de 0,5g/kg/jour pendant 2 mois (20).   

Néanmoins, les bénéfices restent controversés, d’autres études n’ayant pas mis en évidence de

bénéfices (par exemple étude pédiatrique sur 18 enfants avec MC active et régime alimentaire riche en glutamine (48% des acides aminés respectivement) (21) ou étude sur 4 semaines sur sujets avec MC et une supplémentation en glutamine à la dose de 7 g 3 fois par jour) (22)).     

Le tryptophane réduit également la perméabilité intestinale de façon dose-dépendante, même si le

mécanisme moléculaire n’est pas élucidé (7).    Il    est    entre    autres    précurseur    de    la    kynurénine,

régulateur clé de l'immunité et de l'inflammation, impliqué dans l'immunité adaptative et la fonction barrière de la muqueuse (23).   

La    réponse    inflammatoire    peut    aussi    être    modulée    par    la taurine,    qui    exerce    des    effets    anti-

inflammatoires à la fois in vivo et in vitro (7).   

Tableau 3. Effets de composants alimentaires sur la perméabilité intestinale. Source (7)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Figure 3. Rôles de nutriments et aliments dans la pathogénèse de l’inflammation du tractus digestif. Source (10).

Lipides : Des études suggèrent que la consommation d'acides gras polyinsaturés (AGPI) de la

série oméga-3 aurait un rôle protecteur dans les maladies inflammatoires de l'intestin. Dans des

modèles    animaux    de    colite    expérimentale,    les    rats    nourris    avec    de    l ’huile de sauge (oméga -3

végétaux) présentaient une plus faible inflammation et une meilleure réparation de la muqueuse intestinale que ceux supplémentés en huile de maïs ou même huile de poisson (24).   

Des études de cohorte de vaste ampleur, telles que l’étude EPIC (European Prospective Investigation in Cancer and Nutrition) ou la NHS (Nurses’ Health Study) ont aussi démontré qu’une

augmentation des apports alimentaires en DHA était associée à un risque plus faible de développer

une MC (10) . A l’inverse, Lam et al. (25) ont montré qu’un régime riche en lipides saturés diminuait

de 75% la proportion de Lactobacillus (probiotique), mais augmentait celle de Oscillobacter de 279%

dans le microbiote fécal. Les résultats (paramètres d’inflammation, non détaillés ici) suggèrent que c e

régime indu it des changements métaboliques qui altèrent la fonction barrière de l’intestin, reflétée par

une diminution de la résistance transépithéliale et de l’expression de l’ARNm de ZO -1 dans le colon

proximal. D’autres études sur modèles animaux ont montré que la consommation d’AGS laitiers   

modifiait la composition des acides biliaires. Ceci permettrait aux bactéries sulfito-réductrices comme

VDR ont montré que le gène CLDN2 était une cible directe du facteur de transcription VDR. Or, un niveau élevé de protéine Claudine 2 est associé à une fonction barrière plus faible et aux MICI (28).   

 

L’acide rétinoïque, métabolite de la vitamine A, permet d’augmenter l’abondance relative de

Lactobacillus spp. dans l’intestin. Il renforce également la fonction des cellules épithéliales in vitro et

en l’absence de bactéries probiotiques. L’acide rétinoïque pourrait aussi atténuer la sévérité des MICI

via divers mécanismes de régulation du système immunitaire (12).   

Fibres et prébiotiques : Les fibres alimentaires constituent la principale source d’énergie pour les

bactéries du colon, influant donc la composition et la fonction du microbiote intestinal (Figure 4).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Figure 4. Rôles de l’interaction régime alimentaire-microbiote sur l’homéostasie intestinale et l’inflammation. Source (10).   

Leur fermentation en conditions anaérobies génère des    AGCC (acétate, propionate et butyrate). Comme évoqué précédemment, le butyrate est la principale source d'énergie des cellules épithéliales intestinales    (Figure    5)    (29).    Il    module    positivement    la    fonction    mitochondriale,    entraînant    une

augmentation de la consommation d'O 2 des cellules épithéliales du côlon. De fait, la concentration en

O2 dans le tractus intestinal diminue, ce qui permet la prolifération des bactéries anaérobies

obligatoires, comme les Firmicutes produisant du butyrate. Comme déjà évoqué, il existe dans la MC

une diminution des bactéries productrices de butyrate, telles que F. prausnitzii, Clostridium clusters

IV et XIVa, et une diminution de la concentration de butyrate dans le microbiote intestinal (29). Le butyrate régule l'intégrité des jonctions serrées épithéliales et la sécrétion de mucus, améliorant ainsi la    fonction    barrière    de    la    muqueuse    (30)    (31).    Le    butyrate    est    également    connu    pour    réguler

épigénétiquement l'expression des gènes en inhibant les histones désacétylases (10) (29) . D’autres

AGCC, comme les acides acétique et propionique, augmentent la TER et diminuent la perméabilité intestinale dans le colon chez le rat et sur cellules intestinales (7). Paray et al reportent que les AGCC SCFA peuvent inhiber les histone désacétylases (HDACC), réduire la production de cytokines par les neutrophiles et les macrophages, et augmenter la production de mucus en modulant la transcription des gènes de la mucine    dans les cellules caliciformes    (11). Un régime alimentaire pauvre en fibres diminue la diversité microbienne et la production d'AGCC, mais déplace également le métabolisme microbien intestinal vers l'utilisation de substrats moins favorables, avec propagation

des bactéries consommatrices de mucine, constituant du mucus, comme A. muciniphila (10) (32).   

Chez    des    patients    présentant    une    colite    ulcéreuse,    la    supplémentation    en    prébiotiques    comme

l’oligofructose (FOS) enrichi en inuline est associé à une réduction de l’état inflammatoire reflété

par le taux de calprotectine fécale (33). A noter que les FOS seuls seraient inefficaces.   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Figure 5. Fonction du butyrate dans la muqueuse intestinale. Source (29). Le butyrate, majoritairement produit dans le tractus

intestinal par des bactéries du phylum Firmicutes par fermentation de fibres alimentaires dans des conditions anaérobies, contribue au maintien de l'homéostasie intestinale via divers mécanismes. Il constitue la principale source d'énergie des cellules épithéliales intestinales. (1) Le genre Clostridium promeut la différenciation et la prolifération des Treg en augmentant la production de TGFβ par les cellules épithéliales intestinales ; (2) Le butyrate augmente la production d’IL-10, cytokine anti-inflammatoire, par les macrophages et les cellules dendritiques ; et (3) le butyrate régule à la hausse l'acétylation de l'histone H3 dans les régions régulatrices du gène Foxp3 (marqueur des Treg, essentiel pour l'acquisition de propriétés régulatrices par les lymphocytes TCD4+CD25+) et promeut la différenciation des LT CD4+ naïfs en lymphocytes Treg.

Probiotiques : Etant donné le rôle central de la dysbiose dans la maladie de Crohn, l'introduction de

bactéries probiotiques pourrait potentiellement permettre d’évoluer vers un microbiote plus sain.

Des probiotiques tels que Lactobacillus GG , des bifidobactéries et la levure S. boulardii ont montré

une efficacité dans les MICI (1) . Une étude chez l’Homme avec le probiotique E.coli Nissle 1917 a

montré    une    efficacité    comparable    à    la    mésalazine    (traitement    de    référence    dans    la maladie    de Crohn) dans la rémission de patients avec colite ulcéreuse (34). Une méta-analyse de Mardini et Grigorian (35), indique que l'un des compléments probiotiques les plus prometteurs est le VSL#3, association de 8 souches bactériennes qui réduit de façon significative la gravité de la maladie et permet une rémission des patients atteints (dose de 3.6 × 1012    CFU/jour). Bibiloni et al. Indiquent une efficacité du probiotique même chez les patients résistants au traitement conventionnel (taux de

rémission    de    77%    sans    effets    secondaires    indésirables)    (36) . Cependant, l’implantation des

probiotiques    est    souvent    mauvaise,    comme    en    témoigne    parfois    l'absence    de    probiotiques

détectables (ici B.longum AH1206) chez une majorité de sujets 2 semaines après l'arrêt de la prise

(étude réalisée avec) (37). Des revues Cochrane publiées en 2006 (38) et 2020 (39) indiquent par

ailleurs qu’il n’existe aucune preuve suggérant que les probiotiques sont bénéfiques pour le maintien

de la rémission de la maladie de Crohn (études avec E. coli Nissle, ou Lactobacillus GG pour la

méta-analyse de 2006, et Lactobacillus rhamnosus GG ou symbiotique à base de Bifidobacterium

longum et d’un supplément commercial pour la revue de 2020). A noter que ces méta -analyses

portaient sur des études avec un faible nombre de patients. Si les probiotiques pris par voie orale

peinent à s’implanter de façon durable dans l’intestin, la transplantation fécale est quant à elle

souvent décrite comme permettant d’améliorer durablement la composition du microbiote (1) (40).   

 

Antioxydants : Certaines substances naturelles, comme les flavonoïdes, les terpénoïdes ou les

acides phénoliques ,    pourraient apporter    des    bénéfices dans    les    maladies    inflammatoires    auto-

immunes,    y    compris    la    maladie    de    Crohn.    L ’administration de quercitrine (flavonol)    diminue

l’inflammation et la translocation bactérienne (effet significatif à la dose de 5 mg/kg/j p ar lavage

gastrique dans modèle de souris DSS) (41). On observe une diminution significative de la douleur

viscérale avec l’administration de quercétine par voie orale chez un modèle de rat PI-IBS (post-

inflammatory IBS) (5, 10, et 20 mg/kg pendant 14 jours) (42) Cet effet analgésique serait lié à une

réduction de la disponibilité de la 5-HT (5-hydroxytryptamine) dans le colon, par réduction de son

transporteur. Le resvératrol induit une diminution des cytokines inflammatoires et du TGF- β1 dans

un modèle de souris Crohn (43). LEGCG (epigallocatechin gallate), catéchine la plus abondante et la

plus puissante du thé vert, atténue les manifestations cliniques de Crohn chez la souris DSS (doses

de 20 mg/kg/j et 50 mg/kg/j) (44) . L’EGCG a aussi amélioré la perméabilité intestinale et l’aspect

histopathologique.    Les    résultats    concernant    la curcumine sont    quant    à    eux    contradictoires.    La

curcumine sous forme hautement biodisponible (microparticules en suspension colloïdale) aurait    une efficacité clinique et endoscopique significative chez des patients avec un Crohn moyen à modéré   

(45). Mais une autre étude indique que la curcumine par voie orale n’ est pas plus efficace que le

placebo sur la récurrence des crises chez les patients atteints de Crohn après chirurgie (46).   

Minéraux : L’étude NHS a également démontré que les apports en Zinc étaient inversement corrélés

avec    le    risque    de    développer    la    maladie    (10).    Un    manque    de    zinc    augmentant    la    perméabilité intestinale en réduisant le TER et modifiant l'expression des filaments de ZO-1, d'occludine et de F- actine (7), les apports devront être contrôlés.   

 

Autres : Le gène fut2 étant identifié comme un locus à risque pour le développement d’une maladie

de Crohn, une supplémentation en fucosyllactose devra être envisagée en cas de sujet FUT2 non sécréteur. En effet, une déficience en cette enzyme altère la composition du microbiote intestinal en

modifiant soit l’adhésion microbienne et/ou l’utilisation des glycanes de l’hôte (les protéines MUC2

sont fucosylées), menant potentiellement à une dysbiose    (47).   

La méthylation des histones étant liée au métabolisme de contrôle des cytokines (la triméthylation

de l’histone H3 affecte les fonctions des cytokines et la réponse immu nitaire épithéliale), on peut

présumer que tous les micronutriments importants pour un bon fonctionnement du cycle de la SAM

seront nécessaires (vitamines B2, B6, B9, B12…).   

Conclusion

L’étude bibliographique montre que les données sont nombreuses, et pa rfois    contradictoires.

Néanmoins, l’amélioration du microbiote intestinal semble clé, une dysbiose étant associée à une

hyperperméabilité intestinale qui serait la cause de l’auto -immunité. Dès lors, les micronutriments

pouvant influer sur le niveau de perméabilité des jonctions serrées, influencer le microbiote intestinal,

ou la fonction immunitaire de la muqueuse, représentent une piste intéressante pour la stabilisation de cette pathologie. En synthèse, en    Figure 6    une représentation des explorations analytiques présentant un intérêt, et des actions correctives associées.   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Figure 6. Schéma récapitulatif de l’accompagnement micro-nutritionnel de la maladie de Crohn

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